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Présidentielle en Guinée: début du scrutin, le chef de la junte favori
information fournie par AFP 28/12/2025 à 09:12

Une électrice vote dans un bureau de vote à Conakry le 28 décembre 2025 lors de l'élection présidentielle guinéenne. ( AFP / Patrick MEINHARDT )

Une électrice vote dans un bureau de vote à Conakry le 28 décembre 2025 lors de l'élection présidentielle guinéenne. ( AFP / Patrick MEINHARDT )

Les Guinéens ont commencé à voter dimanche pour élire leur président, quatre ans après la prise du pouvoir par une junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya, grand favori d'un scrutin auquel il avait promis de ne pas se présenter et dont ont été écartés les principaux opposants.

Un total de 6,8 millions d'électeurs sont appelés à voter dimanche entre 07H00 et 18H00 pour choisir entre neuf prétendants dont le général Doumbouya, 41 ans, qui semble assuré de gagner dès le premier tour face à des candidats peu connus du grand public.

"Je suis ici pour remplir un devoir civique que tout citoyen doit accomplir", assure à l'AFP Collé Camara, un enseignant de 45 ans, l'un des premiers électeurs à venir voter pour ce scrutin qu'il espère "calme".

Plusieurs dizaines d'électeurs se présentaient dans un flux continu dès l'ouverture des bureaux de vote dans le quartier Boulbinet, dans le centre-ville de Conakry où doit voter le chef de la junte.

-Dispositif de sécurité-

Un important dispositif de sécurité quadrillait les rues de la capitale dimanche, avec notamment des véhicules blindés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Un militaire guinéen vote à Conakry le 28 décembre 2025, lors de l'élection présidentielle ( AFP / Patrick MEINHARDT )

Un militaire guinéen vote à Conakry le 28 décembre 2025, lors de l'élection présidentielle ( AFP / Patrick MEINHARDT )

Les forces de sécurité ont dit avoir "neutralisé" tôt samedi dans la banlieue de Conakry des membres d'un groupe armé ayant "des intentions subversives menaçant la sécurité nationale".

L'opposition a appelé à boycotter ce scrutin, organisé plus de quatre ans après le coup d'État de septembre 2021 qui a renversé le président Alpha Condé, alors au pouvoir depuis 2010.

M. Condé ainsi que les ex-Premiers ministres Sidya Touré et Dalein Diallo, tous trois en exil, n'ont pas été autorisés à se présenter. M. Diallo a dénoncé "une mascarade électorale" visant à légitimer "la confiscation" du pouvoir.

En l'absence des principaux opposants, la présidentielle vise avant tout à "confirmer le pouvoir du général Doumbouya", assure à l'AFP Gilles Yabi, directeur de Wathi, un groupe de réflexion d'Afrique de l'Ouest.

L'ONU a déploré vendredi une campagne électorale entachée par "des intimidations" de membres de l'opposition.

Une chape de plomb s'est abattue sur le pays où se multiplient emprisonnements, suspensions de partis, disparitions et enlèvements des voix dissidentes.

Sous la junte, "la Guinée est retournée à ce qu'elle a connu essentiellement depuis l'indépendance 1958, des régimes autoritaires, soit civils soit militaires", souligne Gilles Yabi.

Les résultats provisoires sont attendus "dans les 48 heures" après le scrutin, selon la Direction générale des élections (DGE).

(ARCHIVES) Des habitants regardent la télévision à côté d'une affiche représentant le président guinéen Mamadi Doumbouya avant l'annonce des résultats provisoires officiels du référendum à Conakry, le 23 septembre 2025. ( AFP / PATRICK MEINHARDT )

(ARCHIVES) Des habitants regardent la télévision à côté d'une affiche représentant le président guinéen Mamadi Doumbouya avant l'annonce des résultats provisoires officiels du référendum à Conakry, le 23 septembre 2025. ( AFP / PATRICK MEINHARDT )

Le scrutin clôt, avec les élections en Centrafrique organisées le même jour, une année riche en élections sur le continent africain, marquée par une montée de l'autoritarisme et de la répression des oppositions et les victoires de nombreux dirigeants déjà en place (Cameroun, Côte d'Ivoire, Tanzanie notamment) à l'issue de votes dont les principaux opposants ont été exclus.

- Bilan économique salué -

Un des principaux enjeux dimanche sera la participation au scrutin, explique à l'AFP l'analyste politique Kabinet Fofana, directeur du cabinet Les Sondeurs, à Conakry.

Fin septembre, les Guinéens ont approuvé une nouvelle Constitution lors d'un référendum que l'opposition avait appelé à boycotter, mais où la participation s'est officiellement élevée à 91%.

La nouvelle Constitution, qui autorise les membres de la junte à se présenter aux élections, a ouvert la voie à une candidature de M. Doumbouya. Elle a également porté de cinq à sept ans la durée du mandat présidentiel, renouvelable une fois.

Contrairement à ses voisins sahéliens du Mali, du Burkina Faso ou du Niger, également des régimes militaires issus de coups d'État, Mamadi Doumbouya est resté en bons termes avec la France, ancienne puissance coloniale, et tous les partenaires internationaux.

Dans une vidéo sur les réseaux sociaux, M. Doumbouya a souligné le début de l'exploitation, en novembre, du gisement fer de Simandou (sud-est), l'un des plus importants au monde et qui devrait générer d'importants revenus.

"La transition a été marquée par des travaux d'infrastructures économiques et des Guinéens en sont séduits. C'est un élément important mis en avant par Doumbouya (mais) cela ne dit rien de ce que sera la gouvernance" après le scrutin, souligne M. Yabi.

La Guinée est riche en minerais mais plus de la moitié de ses habitants (52%) vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon les chiffres de la Banque mondiale pour 2024.

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